DIARY / IMAGE CRISTAL: janvier 2013

Screen, a photo by LIQUID SWORDER on Flickr.

Je regarde les stickers d'une devanture de franchise, pourtant récemment ouverte il y de cela peut être trois mois, qui s'étiolent, les vitres sont mal nettoyées, la motivation première s'est déjà envolée... Alors c'est ça le projet de toute une vie ? Mettre la chair à l'abris, cotiser pour la retraite, et puis afficher comme ça son train-train intemporel derrière sa vitrine, au fur et à mesure que les murs se fissurent, que les dents s'ébrèchent, mais alors lentement tranquillement ... Peut être vaut il mieux tenter l'impossible, des expositions éphémères dans des palais aux vastes pièces blanches, aux lumières artificielles qui échappent à l'emprise de la nature, au piège même de la décomposition de l'envie. Le corps et l'esprit en prendraient plein la gueule, une guerre intérieure, mais les objets, le monde lui-même apparaîtraient parfaits, imbibés immortels, sans faille pour quelques instants ...
Et patati et patata , le grand monologue intérieur ; la balade dépressive du dimanche après-midi, gris jaunes, mauves, rayons de vide qui traversent le corps au dos moite de sueurs froides, ...

Marqueur sur papier, 56x76cm. Il s'agit d'un panorama que j'avais réalisé dans la basilique de Vézelay il y a un ou deux ans. Il est dur de ne pas citer Bataille qui a résidé dans la bourgade et qui parait-il avait les clés de l'édifice, pour y faire quoi ? Je ne me prononcerai pas !
"Chacun emploie le temps comme il convient. Moi pas, "Mon" temps, d'habitude, est béant, béant en moi comme une blessure. Tantôt ne sachant que faire et tantôt me précipitant, ne sachant où commence, où finit ma besogne, m'agitant fébrile et désordre, à demi distrait. pourtant je sais m'y prendre ... Mais l'angoisse est latente et s'écoule en forme de fièvre, d'impatience, d'avarice (peur imbécile de perdre mon temps).